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Friday, 28 November 2025

La malhonnêteté de l’Union européenne envers la RDC

La malhonnêteté de l'Union européenne envers la RDC :

Comment l'accord européen sur les minerais avec le Rwanda récompense le pillage, alimente les conflits et sape la souveraineté africaine.

Introduction : La richesse d'un continent, la trahison d'un autre

Depuis plus de trois décennies, la République démocratique du Congo se trouve au cœur de l'une des crises les plus violentes, les plus meurtrières et les plus méconnues au monde. Bien que possédant certaines des ressources minérales les plus précieuses de la planète — indispensables à la technologie moderne et à la transition énergétique mondiale — le pays reste ravagé par la guerre, l'ingérence étrangère, les déplacements massifs, le pillage économique et une urgence humanitaire sans fin. La tragédie congolaise ne s'explique pas par le manque de ressources, mais par leur abondance. La richesse du Congo a attiré des acteurs prédateurs, voisins comme internationaux, et a alimenté une économie parallèle où la souffrance de millions de personnes est silencieusement convertie en profit pour des gouvernements, des entreprises et des groupes armés.

C'est dans ce contexte que doit être analysée la décision de l'Union européenne de signer un accord avec le gouvernement rwandais destiné à sécuriser l'approvisionnement en matériaux critiques utilisés dans les smartphones et les voitures électriques. Présenté comme une étape stratégique permettant à l'Europe de diversifier ses chaînes d'approvisionnement et de réduire sa dépendance envers la Chine, l'accord a été annoncé comme un modèle de transparence, de durabilité et de développement mutuel. Pourtant, les faits disponibles avant même la signature de cet accord racontaient une histoire radicalement différente. Le Rwanda n'est pas un grand producteur de ces minerais. Il est, et demeure depuis des décennies, un centre régional de transit et de réexportation pour des minerais extraits illégalement en République démocratique du Congo. Ces minerais sont obtenus sous une extrême violence, souvent entre les mains de milices ou de groupes rebelles, transportés clandestinement à travers la frontière, blanchis par le système de certification rwandais et exportés sur les marchés internationaux comme s'ils étaient propres et exempts de conflit.

En choisissant de légitimer le Rwanda comme fournisseur, l'Union européenne s'est engagée dans une forme de malhonnêteté politique. Elle ignore des décennies de rapports des Nations unies, d'enquêtes d'ONG, d'études universitaires et de mises en garde de la société civile africaine. Elle récompense un système d'exploitation qui a alimenté la guerre dans l'est du Congo pendant plus de vingt-cinq ans. Elle sape la souveraineté de la RDC en adoptant comme légitime l'exportation, par un pays tiers, de minerais qui proviennent clairement du sol congolais.

La décision européenne n'est pas une erreur diplomatique isolée. Elle révèle une dynamique plus profonde, où la souffrance africaine est considérée comme un coût acceptable en échange de la sécurité économique européenne. Cet article examine les implications politiques, économiques et morales de cet accord, analyse le rôle du Rwanda comme revendeur de minerais volés en RDC et expose les raisons pour lesquelles l'Union européenne fait désormais face à une pression croissante, tant interne qu'internationale, pour réviser, suspendre ou annuler entièrement cet accord.

Un miracle minier rwandais construit sur le sol congolais

Le secteur minier rwandais est un cas d'école d'impossibilité géologique. Le pays possède quelques mines artisanales et des réserves limitées d'étain, de tungstène, de tantale et d'or. Son territoire est petit, densément peuplé et dépourvu de gisements capables de soutenir des volumes d'exportation massifs. Pourtant, depuis plus de vingt ans, le Rwanda se classe parmi les plus grands exportateurs africains de coltan, d'or, d'étain et de tungstène. Une contradiction flagrante saute immédiatement aux yeux : ces minerais n'ont pas été extraits au Rwanda. Ils proviennent du Congo.

Les rapports du Groupe d'experts des Nations unies sur la RDC, publiés continuellement depuis le début des années 2000, convergent tous vers la même conclusion. Le Rwanda sert de centre de blanchiment et de réexportation pour les minerais extraits dans les zones de conflit du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri. Les groupes armés qui contrôlent ces mines — milices diverses, factions rebelles et réseaux criminels — imposent des taxes, exploitent les mineurs, pratiquent le travail forcé et utilisent les revenus pour financer leurs opérations militaires. Les minerais, une fois extraits, sont acheminés par des réseaux de contrebande, transportés par moto, camions ou à pied à travers des pistes forestières et enfin introduits au Rwanda, où ils changent de statut légal.

Le Rwanda dispose d'un système de certification sophistiqué, salué publiquement par ses partenaires occidentaux. Pourtant, selon les experts, ce système peut facilement être manipulé, car il repose sur des déclarations internes plutôt que sur des mécanismes indépendants de traçabilité. Dès qu'un minerai franchit la frontière et est étiqueté comme « rwandais », il entre dans les circuits internationaux comme un produit propre. Cette transformation, de minerai de conflit en marchandises certifiées, est au cœur du modèle d'exportation rwandais.

Il s'agit d'un commerce extrêmement lucratif, car le Rwanda achète les minerais provenant du Congo à des prix dérisoires puis les revend plusieurs fois plus cher sur le marché mondial. Cette économie dépend directement du chaos en RDC. La violence dans l'est du Congo n'est pas un obstacle au commerce ; elle en est la condition.

L'enquête Global Witness : L'Europe directement impliquée

En 2025, Global Witness a publié une enquête explosive révélant que Traxys, une société basée au Luxembourg et très active sur les marchés européens, avait acheté au moins 280 tonnes de coltan au Rwanda en 2024. Une telle quantité ne pouvait en aucun cas provenir du sol rwandais. L'enquête indiquait clairement que ce coltan provenait de mines congolaises situées dans des zones de conflit, notamment sous contrôle du groupe rebelle M23.

Les implications de ce rapport ont été immédiates et profondes. Il ne s'agissait plus d'un risque théorique que l'accord entre l'UE et le Rwanda puisse indirectement permettre l'importation de minerais de conflit. C'était déjà une réalité. L'enquête démontrait que des entreprises européennes achetaient des minerais rwandais dont l'origine congolaise était évidente, malgré les certifications officielles. Cela révélait une faille majeure dans l'architecture réglementaire de l'UE et exposait l'Union à la critique selon laquelle elle appliquait ses propres normes sélectivement — sévèrement pour ses entreprises, mais avec indulgence pour ses partenaires politiques.

Euronews, EUobserver et The Guardian : une pression croissante

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Euronews a publié un long reportage détaillant la montée de critiques au sein du Parlement européen. La Belgique, ancienne puissance coloniale au Congo et détentrice d'une connaissance approfondie de la région des Grands Lacs, a officiellement demandé la suspension de l'accord. Plusieurs eurodéputés ont ouvertement accusé la Commission européenne d'avoir signé un accord en connaissance de cause, malgré l'abondante documentation indiquant que le Rwanda ne pouvait pas être une source crédible de minerais propres.

EUobserver a révélé que des documents internes de la Commission montraient que ses propres services avaient été avertis avant la signature de l'accord des risques liés aux exportations rwandaises. Pourtant, la Commission est allée de l'avant, privilégiant ses objectifs géopolitiques plutôt que les considérations éthiques.

The Guardian a publié l'un des articles les plus percutants. Des officiels congolais y qualifiaient la décision européenne de « double standard évident », soulignant que l'UE avait imposé des sanctions sévères à la Russie pour avoir violé la souveraineté de l'Ukraine, mais qu'elle récompensait un pays accusé d'occuper de facto des portions du territoire congolais et de soutenir une rébellion responsable de massacres et de déplacements massifs. Pour Kinshasa, le message était clair : la souveraineté européenne est sacrée, mais celle de l'Afrique peut être négociée.

Pourquoi l'UE préfère le Rwanda au Congo

Pour comprendre la décision de l'UE, il faut analyser un mélange de calculs diplomatiques, économiques et géopolitiques. Le Rwanda a construit une image d'État moderne, efficace, discipliné et volontariste. Cette image, soigneusement entretenue, séduit les décideurs européens. Kigali se présente comme une capitale propre, sûre, technologiquement avancée et ouverte aux investisseurs internationaux. De nombreux responsables européens voient le Rwanda comme un partenaire stable dans une région perçue comme chaotique.

La RDC, de son côté, est souvent réduite à un stéréotype de dysfonctionnement, de corruption et d'instabilité. Sa taille, l'immensité de son territoire et son histoire complexe sont perçues comme des obstacles à une coopération stable et rapide. L'UE, plutôt que d'affronter ces défis, a choisi la facilité en se tournant vers un petit pays aux institutions centralisées, capable de répondre rapidement à ses demandes.

Il existe également une dimension géopolitique majeure. L'Europe veut réduire sa dépendance à la Chine, qui domine déjà la plupart des chaînes d'approvisionnement mondiales en cobalt, cuivre et autres minerais stratégiques. La RDC entretient des liens économiques étroits avec Pékin, ce qui complique la volonté européenne de développer un accès direct aux minerais congolais. Le Rwanda, en revanche, est largement aligné sur les intérêts occidentaux, autant sur le plan militaire que diplomatique. Pour l'UE, choisir le Rwanda représentait un raccourci permettant d'éviter la Chine tout en sécurisant des ressources africaines, même si celles-ci provenaient en réalité du Congo.

Le coût humain d'un accord irresponsable

Derrière cet accord se cachent des réalités tragiques. La guerre dans l'est du Congo ne cesse de s'aggraver, alimentée en grande partie par le contrôle des zones minières. Des millions de personnes ont été déplacées, souvent à plusieurs reprises. Les femmes sont victimes de violences sexuelles systématiques ; les enfants sont enrôlés de force ou travaillent dans des mines artisanales dangereuses ; les familles survivent dans des camps où la faim, les maladies et l'insécurité sont permanentes. Chaque sac de minerai extrait sous la menace contribue directement à financer les groupes armés et alimente une économie de guerre qui semble sans fin.

L'accord minier entre l'UE et le Rwanda renforce ce système. En donnant une légitimité politique aux exportations rwandaises, l'Union européenne accroît la valeur des minerais de contrebande et rend le commerce plus attractif pour les groupes armés. En choisissant de traiter avec le Rwanda au lieu de la RDC, l'UE prive l'État congolais de revenus essentiels, renforce l'impunité des contrebandiers et des réseaux criminels et affaiblit les efforts de développement et de réforme du secteur minier congolais. Le résultat est clair : la RDC est affaiblie, le Rwanda est renforcé, et les groupes armés prospèrent.

L'échec moral de l'Union européenne

L'Union européenne aime se présenter comme un modèle mondial de droits humains, de développement durable et de responsabilité économique. Pourtant, cet accord révèle une profonde contradiction entre ses discours et ses actions. L'UE possède des régulations strictes sur les minerais de conflit, exigeant que les entreprises européennes évitent les chaînes d'approvisionnement qui financent la violence. Mais cette fois-ci, c'est l'UE elle-même qui viole l'esprit de ses lois. Les institutions européennes n'ont pas imposé au Rwanda les mêmes exigences de transparence qu'elles imposent à leurs propres entreprises.

En agissant ainsi, l'Union européenne confirme aux yeux de nombreux Africains que les valeurs qu'elle promeut — la souveraineté, les droits humains, la paix — ne sont appliquées que lorsque cela sert ses intérêts.

Conclusion : L'Europe doit faire un choix moral

L'accord sur les minerais conclu entre l'UE et le Rwanda n'est pas seulement une erreur politique. C'est un acte de trahison envers la population congolaise, un geste qui légitime un système de pillage, nourrit une guerre sans fin et renforce un pays accusé de soutenir des rébellions meurtrières. L'Europe ne peut pas construire sa transition écologique sur les souffrances du peuple congolais. Elle ne peut pas défendre la souveraineté en Europe et l'ignorer en Afrique. Elle ne peut pas proclamer un engagement envers les droits humains tout en fermant les yeux sur des chaînes d'approvisionnement tachées de sang.

L'Union européenne doit suspendre immédiatement son accord avec le Rwanda, engager un partenariat direct avec la RDC et mettre en place des mécanismes rigoureux de traçabilité et de transparence. Rien de moins ne suffira à restaurer sa crédibilité. Le Congo n'a pas besoin de charité. Il a besoin de justice.


Références

  • Euronews (2025). DR Congo Conflict: Why Is the EU Under Pressure to Reconsider Its Minerals Agreement With Rwanda?
  • EUobserver (2025). EU Urged to Suspend Rwanda Minerals Deal After Luxembourg Trader Linked to Smuggled Coltan.
  • The Guardian (2025). DRC Calls EU Minerals Deal With Rwanda "Obvious Double Standard."
  • Global Witness (2024–2025). Investigation Into Traxys and Rwanda's Role in Smuggling Conflict Minerals From DRC.
  • Nations unies – Groupe d'experts sur la RDC (2010–2024). Rapports au Conseil de sécurité.
  • Human Rights Watch (2023–2025). Rapports sur le M23 et les violations des droits humains dans l'est du Congo.
  • Amnesty International (2021). Rwanda/DRC: Profiting From Blood Minerals.
  • International Crisis Group (2022–2025). Analyses sur les conflits et la dynamique régionale.
  • Marysse, S. & Geenen, S. (2009). The Political Economy of the Great Lakes Region.
  • Stearns, J. (2011). Dancing in the Glory of Monsters.

EU Dishonesty Toward the DRC

EU Dishonesty Toward the DRC: How Europe's Minerals Agreement With Rwanda Rewards Theft, Fuels Conflict and Undermines African Sovereignty

Introduction: A Continent's Wealth, A Continent's Betrayal

For more than three decades, the Democratic Republic of Congo has been the epicentre of one of the world's most violent, deadly and underreported crises. Despite holding some of the planet's most valuable mineral resources—minerals essential to modern technology and the global green transition—Congo remains a country ravaged by conflict, foreign interference, mass displacement, economic plunder and a humanitarian emergency. The tragedy is not rooted in scarcity, but in abundance. Congo's wealth has consistently attracted predatory interests, both neighbouring and international, and has generated a shadow economy in which the suffering of millions is quietly converted into profit for governments, corporations and armed groups.

It is within this context that the European Union's decision to sign an agreement with the Rwandan government intended to secure the supply of critical materials used in smartphones and electric cars must be understood. The agreement, promoted as part of the EU's strategic plan to diversify supply chains and reduce reliance on China, was announced as a partnership for development, transparency and sustainability. Yet the evidence available to the EU before the agreement was signed painted a very different picture. Rwanda is not a major producer of these minerals. It is, and has been for decades, a central redistribution hub for minerals smuggled from the Democratic Republic of Congo. These minerals are extracted under conditions of extreme violence, often by militias or rebel groups, transported illegally across the border, laundered through Rwanda's certification system and exported to international markets as supposedly clean, conflict-free products.

Europe's choice to legitimise Rwanda as a supplier therefore represents a profound dishonesty. It ignores documented realities from the United Nations, international NGOs, academic researchers and African civil society. It rewards a system of exploitation that has fed conflict in eastern Congo for more than twenty-five years. And it undermines the sovereignty of the Congolese state by treating Rwandan exports of stolen Congolese minerals as legitimate commodities.

The EU's decision is not simply a diplomatic miscalculation. It reflects a deeper pattern in international politics where African suffering is treated as an acceptable cost for global economic convenience. This article examines in detail the political, economic and moral implications of this agreement, provides an analysis of Rwanda's role as a reseller of stolen Congolese minerals, and explains why the EU now faces mounting internal and external pressure to review, suspend or entirely cancel the deal.

A Mineral Export Miracle Built on Congolese Soil

Rwanda's mineral sector is a textbook case of geological impossibility. The country possesses a small number of artisanal mines and limited reserves of tin, tungsten, tantalum and gold. Its landmass is tiny and densely populated. Its natural deposits cannot support the massive export volumes it reports year after year. Yet Rwanda has, for more than two decades, ranked among Africa's top exporters of minerals crucial to high-tech industries such as coltan, gold, tin and tungsten. The only logical explanation is that Rwanda exports minerals that do not come from Rwanda. They come from the Democratic Republic of Congo.

The United Nations Group of Experts has documented this pattern since the early 2000s. Every major report, regardless of the composition of the expert panel, has arrived at the same conclusion: Rwanda acts as a laundering and redistribution hub for minerals extracted in the conflict zones of eastern Congo. Armed groups operating in North Kivu, South Kivu and Ituri control many of the mining sites. They impose taxes on miners, operate illicit pits, enforce systems of forced labour, and use the proceeds to finance military expansion. The ore is then transported through an elaborate network of smugglers, traders, corrupt officials and cross-border intermediaries. Once it crosses into Rwanda, it enters an entirely different legal reality. Rwanda employs a sophisticated tagging system that is highly praised in public relations by Western partners, but criticised by independent experts for its susceptibility to manipulation. Minerals labelled as Rwandan origin can then be exported without triggering alarm bells in international markets.

This transformation—from conflict ore to certified product—is the backbone of Rwanda's mineral-export economy. It is a profitable model, but only because eastern Congo is unstable. Rwanda's mineral-export sector depends on Congolese suffering. The disorder and violence in eastern DRC are not inconvenient by-products of the trade; they are essential to its continuation. Rwanda effectively purchases minerals stolen from the Congo at very low prices and resells them on the global market at high value, reaping enormous profits at the expense of the Congolese people.

The Global Witness Investigation: Europe's Role Exposed

In 2025, Global Witness released a detailed investigation that shook Brussels to its core. The report focused on Traxys, a Luxembourg-based commodities trader with deep ties to European supply chains. Global Witness revealed that Traxys purchased at least 280 tonnes of coltan from Rwanda in 2024. This quantity could not have originated from Rwandan mines. It was, almost certainly, Congolese.

The Global Witness investigation was damning not merely because it exposed Rwanda's role but because it implicated the EU directly. Here was a European-based company, importing minerals from a country widely accused of laundering conflict ore, after the EU had already signed a strategic minerals agreement with that same government. Traxys' purchases entered the EU market under the assumption of legitimacy, even though multiple reports had warned of the exact opposite.

This revelation created a political storm. It demonstrated that the EU's mineral agreement with Rwanda was not simply at risk of indirectly supporting conflict minerals; it was already enabling their entry into the European supply chain. It proved that the EU had failed to enforce its own Conflict Minerals Regulation and had chosen a supplier whose business model depended on the destabilisation of the DRC.

Euronews, EUobserver and The Guardian: Pressure on the EU Intensifies

Following the Global Witness revelations, several major European media outlets began to investigate the political implications of the EU–Rwanda agreement. Euronews published an extensive report showing that Belgium, a country with historical ties to Congo and significant knowledge of the Great Lakes region, formally requested the suspension of the agreement. Belgian officials argued publicly that Rwanda could not be considered a credible supplier of conflict-free minerals. Members of the European Parliament also criticised the Commission for its refusal to acknowledge well-documented evidence about Rwanda's role in eastern Congo. Euronews concluded that the EU was under serious institutional pressure to reconsider the agreement.

EUobserver uncovered internal EU documents showing that Commission officials had been warned before the deal was signed that Rwanda's mineral exports far exceeded its domestic production capacity. Despite this, the Commission proceeded, prioritising geopolitical considerations over human-rights concerns. EUobserver also reported that several member states questioned the Commission's credibility and accused it of ignoring the evidence for the sake of political expediency.

The Guardian published one of the most politically explosive analyses when it quoted senior Congolese officials who described the EU's behaviour as "an obvious double standard." These officials pointed out that the EU imposed sweeping sanctions on Russia for its invasion and territorial aggression in Ukraine, while simultaneously rewarding Rwanda, a country accused of backing the M23 rebellion and occupying Congolese soil. They questioned why the EU defended sovereignty in Europe but undermined it in Africa, and they argued that the minerals agreement amounted to a direct betrayal of Congo by one of the world's most influential political unions.

Why the EU Chose Rwanda Instead of Congo

The EU's choice of Rwanda over the Democratic Republic of Congo reveals a complex mixture of political convenience, geopolitical ambition and institutional hypocrisy. Rwanda presents itself internationally as a model of efficiency, cleanliness, stability and corruption control. Western governments, donors and businesses often praise Rwanda as a "success story" in Africa. Its capital city, Kigali, is marketed as safe, modern and investor-friendly. This curated image has created a loyalty effect among Western partners who see Rwanda as a dependable interlocutor.

The Democratic Republic of Congo, by contrast, is often portrayed—sometimes unfairly—as unstable, corrupt and unpredictable. Its sheer size, the complexity of its institutions, and its long history of conflict make many Western policymakers hesitant to engage directly with its government. Instead of confronting these challenges, the EU chose a shortcut. Rwanda offered simplicity, speed and cosmetic guarantees of compliance. The result was an agreement built on convenience rather than integrity.

There is also a geopolitical dimension. Europe is deeply concerned about China's dominance over global mineral supply chains. The DRC has extensive partnerships with China, especially in cobalt and copper. Rwanda, however, is aligned with Western military, economic and geopolitical interests. By working with Rwanda, the EU believed it had found a dependable gateway to African minerals that sidestepped China's influence. The irony is that the minerals still come from Congo, but the EU prefers not to work with Congo directly.

The agreement therefore serves a symbolic purpose for the EU: it appears to be diversifying away from China while avoiding the political difficulties of dealing with Congo. In reality, it deepens Europe's complicity in the destabilisation of the Great Lakes region.

The Human Cost: How the Agreement Fuels Conflict in Eastern Congo

The EU–Rwanda minerals agreement is not an abstract diplomatic issue. It has direct and devastating consequences for millions of Congolese people. Minerals from rebel-controlled zones in Congo become more profitable when they can be laundered through Rwanda. Armed groups expand their territorial control, displacing civilians, committing systematic sexual violence, recruiting child soldiers and destroying livelihoods. Families flee village after village as frontlines shift and militias seize mining zones. Women and girls are subjected to horrific abuses in areas where armed groups use rape as a weapon of war. Children are forced into labour in artisanal mines where collapses, injuries and deaths are common.

The mineral trade perpetuates a war economy. As long as rebel groups can profit from smuggling ore to Rwanda, they have no incentive to disarm. As long as Rwanda continues to profit from re-exporting Congolese minerals, it has an incentive to maintain influence over eastern Congo through proxies such as M23. And as long as European companies continue importing minerals labelled as Rwandan origin, the financial and political incentives for this system remain intact.

The agreement also undermines the Congolese state. By treating Rwanda as a legitimate supplier of resources that originate in Congo, the EU strips Congo of its sovereign rights. It deprives Congo of tax revenues, export earnings, employment opportunities and the chance to develop an industrial mining sector. It reinforces a neo-colonial pattern in which African resources are extracted from one country, laundered through another and consumed in Europe without accountability.

Perhaps the most painful reality is that European consumers benefit directly from Congolese misery. Every smartphone, laptop or electric vehicle that uses minerals laundered through Rwanda carries a hidden human cost that is invisible to most Europeans but deeply felt by Congolese communities.

Europe's Ethical Failure and the Path Forward

Europe has positioned itself as a global champion of human rights, ethical sourcing, sustainability and rule-based international order. Yet the minerals agreement with Rwanda represents a profound violation of these principles. The EU is failing to uphold its own laws and policies. The Conflict Minerals Regulation requires companies to ensure their supply chains do not contribute to armed conflict, yet the EU itself signed a deal that encourages the opposite. The Corporate Sustainability Due Diligence Directive requires responsible sourcing practices, yet European institutions are choosing sourcing routes that are structurally irresponsible.

If the EU wishes to reclaim its moral credibility, it must take several decisive steps. First, it must immediately suspend its agreement with Rwanda. Second, it must acknowledge the DRC as the rightful owner of the minerals that Rwanda exports. Third, it must invest in Congolese-led traceability systems, infrastructure and industrial development so that Congo can process and refine its own minerals. Fourth, it must sanction networks that facilitate smuggling and conflict financing. Fifth, it must centre Congolese voices—particularly those of civil society, provincial authorities and mining cooperatives—in any future discussions about resource governance.

The EU must choose between convenience and principle. The lives of millions of Congolese citizens depend on that choice.

Conclusion: Europe Must Face the Truth

The EU–Rwanda minerals agreement is more than a diplomatic mistake; it is a political lie, an ethical contradiction and a direct betrayal of the Congolese people. It rewards Rwanda for a system of plunder, it fuels conflict in eastern Congo, and it undermines the sovereignty of a nation whose natural wealth should be a source of prosperity, not suffering.

Europe must face the truth: its green transition will never be ethical as long as it relies on stolen Congolese minerals. The future of Africa and the moral credibility of Europe demand a different path—one rooted in justice, transparency and respect for African sovereignty.


References

  • Euronews (2025). DR Congo Conflict: Why Is the EU Under Pressure to Reconsider Its Minerals Agreement With Rwanda?
  • EUobserver (2025). EU Urged to Suspend Rwanda Minerals Deal After Luxembourg Trader Linked to Smuggled Coltan.
  • The Guardian (2025). DRC Calls EU Minerals Deal With Rwanda "Obvious Double Standard."
  • Global Witness (2024–2025). Investigation Into Traxys and Rwanda's Role in Smuggling Conflict Minerals From DRC.
  • United Nations Group of Experts on the DRC (2010–2024). Reports Submitted to the UN Security Council.
  • Human Rights Watch (2023–2025). Reports on Rwanda's Involvement in M23 and Abuses in Eastern Congo.
  • Amnesty International (2021). Rwanda/DRC: Profiting From Blood Minerals.
  • International Crisis Group (2022–2025). Reports on M23, Eastern Congo Conflict, and Regional Dynamics.
  • Marysse, S. & Geenen, S. (2009). The Political Economy of the Great Lakes Region.
  • Stearns, J. (2011). Dancing in the Glory of Monsters.

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