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Thursday, 4 December 2025

Le Burundi, un acteur incontournable dans la quête de paix dans la région des Grands Lacs : Analyse d'un tournant diplomatique majeur

Le Burundi, un acteur incontournable dans la quête de paix dans la région des Grands Lacs : Analyse d'un tournant diplomatique majeur

Introduction

L'invitation officielle du Burundi à participer à la signature des Accords de Washington entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), prévue pour le 4 décembre 2025, marque un tournant diplomatique dont la portée dépasse largement le cadre symbolique (Mwangi, 2025). Cet événement représente non seulement une reconnaissance internationale du rôle stabilisateur du Burundi, mais aussi un repositionnement stratégique dans la géopolitique complexe de la région des Grands Lacs. Longtemps marginalisé ou sous-estimé, le Burundi s'impose désormais comme un acteur central dans la recherche d'une paix durable dans une région marquée par des décennies de conflits, d'ingérences étrangères, de déplacements forcés et de rivalités géopolitiques.

Une reconnaissance internationale du rôle du Burundi

L'invitation du Burundi à un accord bilatéral entre le Rwanda et la RDC constitue une exception dans les pratiques diplomatiques. Habituellement, ce type de négociations se déroule à huis clos, entre les deux États directement concernés et les puissances médiatrices. Le fait que le Burundi soit convié aux côtés du président kenyan William Ruto démontre que sa position diplomatique s'est renforcée au point d'être perçue comme une garantie de stabilité et de crédibilité (Odongo, 2025). Les partenaires internationaux reconnaissent aujourd'hui que toute solution durable aux crises de l'Est de la RDC doit obligatoirement inclure le Burundi.

Cette reconnaissance est le fruit d'un engagement constant du gouvernement burundais en matière de sécurité régionale. Le Burundi a déployé des troupes dans l'Est de la RDC dans le cadre de la Force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EACRF) dès mars 2023, et a démontré sa capacité à intervenir de manière disciplinée et professionnelle (East African Community, 2023). Les partenaires régionaux considèrent que l'armée burundaise, forte de son expérience internationale acquise notamment en Somalie dans le cadre de l'AMISOM, est l'une des mieux préparées dans la lutte contre les groupes armés, notamment dans des zones difficiles comme le Sud-Kivu (Maina, 2023).

Le Burundi, médiateur naturel dans une crise profondément enracinée

La crise dans l'Est de la RDC ne se résume pas à une simple confrontation militaire ; elle s'inscrit dans une configuration historique complexe où se mêlent questions de frontières, rivalités ethniques, exploitation illégale des ressources naturelles, ambitions géopolitiques et implication d'acteurs étrangers. Le conflit actuel, marqué par la résurgence du Mouvement du 23 Mars (M23) depuis 2021, a connu une escalade dramatique en janvier 2025 avec la prise de Goma et de Bukavu par les rebelles, soutenus selon les rapports de l'ONU par des milliers de soldats rwandais (Wikipedia, 2025a).

Le Burundi, contrairement à d'autres États de la région, n'a pas d'ambition expansionniste ni d'intérêt économique direct dans le conflit. Cette neutralité lui confère un avantage diplomatique majeur : celui d'être perçu comme un médiateur crédible, capable d'écouter, de rassurer et de rapprocher les positions. Au fil des années, Bujumbura a renforcé ses relations tant avec Kinshasa qu'avec Kigali, tout en préservant son indépendance stratégique.

Une présence militaire indispensable dans le futur ordre régional

Une armée opérationnelle et respectée

Les Forces de défense nationale burundaises (FDNB) ont déployé entre 8 000 et 12 000 soldats dans l'Est de la RDC, répartis en seize bataillons opérant principalement dans le Sud-Kivu (African Security Analysis, 2025). Leur présence s'est avérée déterminante dans la stabilisation de la région, particulièrement face à l'avancée du M23. Contrairement à d'autres forces étrangères opérant en RDC, l'armée burundaise bénéficie d'une perception largement positive auprès des populations locales et des autorités congolaises, considérée comme disciplinée, efficace et fidèle à son mandat sécuritaire (SOS Médias Burundi, 2025).

Cette efficacité militaire a rendu le Burundi indispensable dans la dynamique sécuritaire actuelle. Les forces burundaises ont contribué à bloquer l'avancée de mouvements rebelles violents, sécuriser des zones frontalières clés, soutenir les Forces armées de la RDC (FARDC) dans la reconquête de localités stratégiques et réduire les attaques contre les populations civiles. Sans la présence burundaise, l'équation sécuritaire du Sud-Kivu serait considérablement plus instable.

Une politique étrangère pragmatique et lisible

Contrairement à d'autres gouvernements de la région, souvent critiqués pour leurs ingérences ou leurs agendas opaques, le Burundi a adopté une diplomatie de transparence, de dialogue et de non-agression. Ce positionnement rassure les partenaires internationaux qui voient dans le Burundi un facteur de stabilité plutôt qu'une source de tension. Le Burundi est l'un des rares pays de la région à n'être accusé ni de pillage des ressources naturelles congolaises ni de soutien à des groupes rebelles opérant contre ses voisins.

Une capacité unique à dialoguer avec tous les acteurs

Le Burundi maintient des contacts avec diverses communautés, gouvernements et organisations régionales, ce qui lui permet de jouer un rôle de passerelle. Sa connaissance fine des dynamiques politico-ethniques de la région lui permet également d'intervenir là où d'autres pays seraient perçus comme biaisés. Cette position d'équilibre explique pourquoi les États-Unis, en tant qu'organisateurs des Accords de Washington, ont jugé essentiel d'inviter le Burundi à cette signature historique.

Le 4 décembre 2025 : une date symbolique pour la diplomatie burundaise

Lorsque la cérémonie de signature des Accords de Washington se tiendra le 4 décembre 2025, il ne s'agira pas uniquement d'un geste protocolaire. Les Accords de Washington, initialement signés par les ministres des Affaires étrangères en juin 2025, visent le retrait des troupes rwandaises de l'Est de la RDC et l'éradication par le gouvernement congolais de la milice des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), tout en établissant un cadre d'intégration économique régionale basé sur le commerce des minerais critiques (Wikipedia, 2025b).

Ce sera un moment de validation internationale du rôle du Burundi dans la stabilisation régionale. Sa présence confirmera qu'il n'est plus un simple observateur des dynamiques de la région des Grands Lacs, mais un garant et un partenaire clé dans l'élaboration de solutions durables. Le Burundi pourra également y défendre sa vision d'une paix inclusive, basée sur la lutte contre l'ingérence étrangère, le renforcement des capacités nationales, la coopération régionale et la protection des populations civiles.

Les préoccupations sécuritaires du Burundi face aux ambitions régionales

Au-delà de son engagement en faveur de la stabilité régionale, le Burundi agit également par préoccupation pour sa propre sécurité nationale. À Bujumbura, de nombreux responsables politiques et militaires estiment que si le Rwanda parvient à consolider son influence ou à contrôler l'ensemble du Kivu, cela pourrait créer un déséquilibre stratégique majeur aux frontières du Burundi.

Dans les cercles sécuritaires burundais, l'analyse dominante est claire : si le Rwanda étend son contrôle militaire et politique sur l'Est de la RDC, il disposera d'une profondeur stratégique lui permettant d'exercer une pression directe sur le Burundi, voire d'en menacer la stabilité. Le Kivu deviendrait alors une base arrière pour projeter de l'influence, affaiblir les positions burundaises ou soutenir des groupes hostiles au gouvernement de Bujumbura.

La question du groupe RED-Tabara et les tensions avec le Rwanda

Le Burundi considère que le groupe armé RED-Tabara (Résistance pour un État de Droit au Burundi) a été créé, soutenu et utilisé par le Rwanda comme un instrument de déstabilisation contre son gouvernement. Créé en 2015 après un coup d'État militaire manqué, RED-Tabara est estimé compter entre 500 et 800 combattants opérant depuis le Sud-Kivu en RDC (Hajayandi, 2024).

Cette conviction s'appuie sur de nombreux éléments relevés par les services de sécurité burundais au fil des années, notamment les attaques répétées menées depuis le territoire rwandais et l'entraînement présumé de combattants à l'intérieur du Rwanda. Des rapports d'experts de l'ONU ont confirmé en 2016 que des membres capturés de RED-Tabara ont déclaré avoir été recrutés dans des camps de réfugiés au Rwanda et entraînés par des personnes en uniformes militaires rwandais (Hajayandi, 2024).

Les attaques de RED-Tabara se sont intensifiées depuis fin 2023, notamment l'attaque meurtrière de Gatumba en décembre 2023 qui a fait au moins 20 morts. En réponse à ces événements, le président Évariste Ndayishimiye a accusé le Rwanda de financer et d'entraîner les rebelles de RED-Tabara (VOA News, 2023). En conséquence, et face à la détérioration progressive des relations bilatérales, les frontières entre le Burundi et le Rwanda sont actuellement fermées depuis janvier 2024, illustrant le niveau de méfiance extrême entre les deux pays (The East African, 2024).

Cette fermeture constitue également une mesure de protection pour le Burundi, qui cherche à empêcher les infiltrations de groupes armés susceptibles de menacer sa stabilité interne. Le soutien allégué du Rwanda à RED-Tabara peut être interprété comme un effort pour affaiblir le soutien militaire du Burundi à la RDC dans sa lutte contre le M23 (Hajayandi, 2024).

Un nouveau chapitre pour la région des Grands Lacs

L'invitation du Burundi à participer aux Accords de Washington marque un véritable changement d'équilibre dans la région. Pendant longtemps, l'axe Rwanda-Ouganda a dominé la scène politico-militaire des Grands Lacs. Aujourd'hui, un nouvel acteur – le Burundi – s'impose avec une influence croissante, une diplomatie responsable et une capacité à inspirer confiance.

Ce repositionnement pourrait contribuer à bâtir un nouvel ordre régional, fondé sur la coopération plutôt que sur la confrontation, et sur la solidarité plutôt que sur la compétition. Le Burundi représente désormais un modèle de résilience politique et diplomatique, capable de transformer son propre passé complexe en une force de stabilité régionale.

La signature des Accords de Washington du 4 décembre 2025, en présence du président burundais Évariste Ndayishimiye aux côtés de ses homologues rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi, symbolise cette nouvelle réalité géopolitique. Elle consacre le rôle du Burundi non seulement comme force militaire stabilisatrice sur le terrain, mais aussi comme partenaire diplomatique incontournable dans la construction d'une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Conclusion

L'invitation du Burundi aux Accords de Washington du 4 décembre 2025 reflète une transformation profonde du paysage géopolitique de la région des Grands Lacs. Cette reconnaissance internationale repose sur trois piliers fondamentaux : une armée professionnelle et respectée, une diplomatie pragmatique et équilibrée, et un engagement concret pour la sécurité régionale sans agenda expansionniste.

Le Burundi apparaît désormais comme un acteur indispensable dont la présence militaire dans le Sud-Kivu a contribué à stabiliser une situation sécuritaire critique. Sa capacité à maintenir des relations avec tous les acteurs régionaux, tout en préservant son indépendance stratégique, en fait un médiateur crédible dans un conflit où les intérêts géopolitiques, économiques et ethniques se mêlent de manière complexe.

Dans un contexte où le M23, soutenu par le Rwanda selon les rapports de l'ONU, contrôle désormais des territoires étendus incluant Goma et Bukavu, et où plus de 6,7 millions de personnes ont été déplacées, le rôle stabilisateur du Burundi devient d'autant plus crucial. Les Accords de Washington, qui visent à mettre fin à des décennies de conflit dans l'Est de la RDC, ne peuvent ignorer un acteur qui contribue concrètement à la réduction de la violence sur le terrain.

L'histoire retiendra peut-être le 4 décembre 2025 comme le jour où le Burundi est passé d'une position marginale à celle d'acteur central dans l'architecture de paix des Grands Lacs. Cette évolution témoigne de la capacité d'un pays à transformer ses défis internes en opportunités diplomatiques et à s'imposer comme une force de stabilisation dans l'une des régions les plus complexes d'Afrique.


Références

African Security Analysis (2025) Burundi intensifies its military involvement in Eastern DRC. Available at: https://www.africansecurityanalysis.org/updates/burundi-intensifies-its-military-involvement-in-eastern-drc (Accessed: 4 December 2025).

East African Community (2023) The Republic of Burundi deploys its troops to Eastern DRC. Available at: https://www.eac.int/nairobi-process-activities/military-track/2938-the-republic-of-burundi-deploys-its-troops-to-eastern-drc (Accessed: 4 December 2025).

Hajayandi, P. (2024) 'Burundi-Rwanda rivalry: RED-Tabara rebel attacks add to regional tensions', The Conversation, 25 April. Available at: https://theconversation.com/burundi-rwanda-rivalry-red-tabara-rebel-attacks-add-to-regional-tensions-225801 (Accessed: 4 December 2025).

International Crisis Group (2022) 'East Africa's DR Congo force: the case for caution', ReliefWeb, 25 August. Available at: https://reliefweb.int/report/democratic-republic-congo/east-africas-dr-congo-force-case-caution (Accessed: 4 December 2025).

Maina, C. (2023) 'East Africa's peace mission in the DRC: why it's in Burundi's interest to help', The Conversation, 27 November. Available at: https://theconversation.com/east-africas-peace-mission-in-the-drc-why-its-in-burundis-interest-to-help-203486 (Accessed: 4 December 2025).

Mwangi, N. (2025) 'DRC-Rwanda leaders head to Washington for final peace deal with Trump', Peoples Dispatch, 2 December. Available at: https://peoplesdispatch.org/2025/12/02/drc-rwanda-leaders-head-to-washington-for-final-peace-deal-with-trump/ (Accessed: 4 December 2025).

Odongo, J.S. (2025) 'VP Alupo arrives in Washington as regional leaders gather for historic DR Congo-Rwanda peace signing', Nile Post, 4 December. Available at: https://allafrica.com/stories/202512040168.html (Accessed: 4 December 2025).

SOS Médias Burundi (2025) 'South Kivu in flames: widespread clashes between M23, FARDC, and Burundian troops two days before a peace agreement in Washington', 3 December. Available at: https://www.sosmediasburundi.org/en/2025/12/03/south-kivu-in-flames-widespread-clashes-between-m23-fardc-and-burundian-troops-two-days-before-a-peace-agreement-in-washington/ (Accessed: 4 December 2025).

The East African (2024) 'Burundi-Rwanda rivalry: RED-Tabara rebel attacks add to regional tensions', 16 April. Available at: https://www.theeastafrican.co.ke/tea/news/east-africa/red-tabara-rebel-attacks-add-to-regional-tensions-4591914 (Accessed: 4 December 2025).

United Nations News (2025) 'Security Council urges Rwanda to stop supporting M23 in eastern DR Congo', 22 February. Available at: https://news.un.org/en/story/2025/02/1160406 (Accessed: 4 December 2025).

VOA News (2023) 'Burundi's president says Rwanda is backing rebels fighting against his country', 30 December. Available at: https://www.voanews.com/a/burundi-s-president-says-rwanda-is-backing-rebels-fighting-against-his-country-/7418259.html (Accessed: 4 December 2025).

Wikipedia (2025a) March 23 Movement. Available at: https://en.wikipedia.org/wiki/March_23_Movement (Accessed: 4 December 2025).

Wikipedia (2025b) 2025 Democratic Republic of the Congo–Rwanda peace agreement. Available at: https://en.wikipedia.org/wiki/2025_Democratic_Republic_of_the_Congo–Rwanda_peace_agreement (Accessed: 4 December 2025).

Wednesday, 3 December 2025

When Kagame Travels Abroad, Fighting Intensifies in the DRC: A Strategy to Deny His Involvement

When Kagame Travels Abroad, Fighting Intensifies in the DRC: A Strategy to Deny His Involvement

One of the most troubling and recurring patterns in the conflict in the eastern Democratic Republic of the Congo is the intensification of fighting whenever Rwandan President Paul Kagame is travelling abroad. This coincidence, observed for more than twenty years, raises serious questions about Rwanda's political and diplomatic strategy in the region. For many analysts, diplomats, researchers and human rights organisations, this dynamic is not a coincidence at all: it forms part of a calculated approach designed to blur the lines, create a diplomatic smokescreen, and allow Rwanda to deny any direct responsibility for the offensives carried out by groups affiliated with it, particularly the M23.

Whenever Kagame participates in international summits, speaks on peace and security issues, or seeks to strengthen economic ties with Western partners, a surge in violence is observed on the ground. Attacks intensify, Congolese army positions are targeted, towns and villages are taken by force, thousands of civilians flee, and UN expert reports often confirm, months later, that these military operations were supported by Rwandan units. Yet while fighting rages, Kagame is on international stages giving speeches on stability and cooperation, projecting an image of distance between himself and the actions taking place on the battlefield.

This strategy relies first on a central objective: managing Rwanda's international image. Since the end of the 1994 genocide, Kigali has built a reputation as an efficient, disciplined, modernising state, committed to regional stability. This image—carefully cultivated through extensive communication campaigns, strong alliances with Western capitals, and active presence in global forums—forms the basis of the diplomatic protection Rwanda enjoys. Any direct military operation in the DRC would jeopardise this façade and undermine the confidence certain partners continue to place in Rwanda. It therefore becomes essential for Kigali to maintain the appearance of distance between the Rwandan government and the armed groups operating in Congo.

When Kagame travels, this distance becomes easier to exploit. The logic is simple: how could he be involved in military actions if he is thousands of kilometres away, engaged in high-level diplomatic meetings? The argument, although deceptive, still convinces some international observers—especially those who prefer not to openly accuse a strategic ally in peacekeeping missions, counter-terrorism cooperation, or economic partnerships. In reality, military decisions do not require the physical presence of the head of state; chains of command, especially in a highly centralised political system like Rwanda's, operate independently of the president's physical location.

A second important dimension is Rwanda's desire to strengthen its position in regional negotiations. Each time Kigali faces diplomatic pressure regarding its role in the Congolese crisis, a surge in fighting occurs. The objective is clear: to create a balance of power that allows Rwanda to return to peace talks with a strategic advantage. The more the security situation deteriorates in the DRC, the more Kigali appears indispensable to any peace solution. This is a form of geopolitical blackmail: destabilise in order to become necessary.

When Kagame is abroad, this mechanism becomes even more effective. Far from the battlefield, he can present himself as a reasonable mediator, a leader committed to peace, while forces aligned with Rwanda advance militarily, seize new mining areas, control commercial routes or displace entire populations. The territorial gains achieved during these periods reinforce Rwanda's position in international discussions while allowing it to maintain control over the illicit exploitation of Congolese resources.

A third factor is the use of the M23 as an indirect military arm. Rwanda systematically denies any support to the group despite overwhelming evidence—uniforms, sophisticated equipment, military drones, intercepted radio communications, testimonies of deserters, and UN expert analyses. By intensifying attacks when Kagame is travelling, Kigali seeks to reinforce the illusion that the operations are conducted independently by a rebel group. This helps maintain the argument that Rwanda has no direct control over them. It becomes more difficult to prove direct, real-time support even though Kigali continues to reap strategic and economic benefits from the presence of the M23 in eastern Congo.

This strategy also has a psychological dimension. Congolese populations—often well aware of this pattern—see it as a form of political cynicism of the highest order: while Kagame is applauded on the international stage, their villages are bombed, their relatives killed or displaced. This contradiction deepens the frustration and sense of abandonment felt by Congolese civilians, who believe, with reason, that their suffering is invisible to the rest of the world. The timing of the offensives during Kagame's trips also reinforces the perception of impunity: he travels freely and is welcomed globally while forces linked to Rwanda operate violently on the ground.

From a military standpoint, the intensification of combat during Kagame's foreign travel can also be seen as a way to test the international community's reaction. If no strong condemnation follows, Kigali concludes that it can continue its operations without risk of serious sanctions. For more than two decades, the absence of decisive action against Rwanda's interference in the DRC has encouraged this strategy. Neither the UN Security Council, nor the African Union, nor Western partners have taken sufficiently dissuasive measures to force Kigali to end its support for armed groups.

Lastly, this dynamic is reinforced by the structure of the Rwandan political and military system. Decisions are highly centralised, but their execution is routine and does not require the president's physical presence. Rwanda's military and economic networks in eastern Congo function like a well-organised machine that can be activated at any moment. Kagame's foreign trips simply provide a convenient narrative cover.

Thus, the intensification of fighting in the DRC during Kagame's travels is neither a coincidence nor an isolated phenomenon. It is part of a sophisticated political strategy that combines indirect military expansion, diplomatic protection and strategic concealment. As long as the international community accepts this ambiguity and turns a blind eye to recurrent evidence of Rwandan support for armed groups, this pattern will continue. Congo will continue to pay the human, territorial and economic price, while Rwanda maintains the strategic advantage it has learned to exploit with calculated precision.

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