Newsletter FDU-Inkingi - Décembre, 2013 - FDU-Inkingi Newsletter, December, 2013 |
Message de vœux Rwandaises, Rwandais, Mes chers compatriotes, Chers amis du Rwanda, L'année 2013 s'achève. Au nom des FDU-INKINGI, je voudrais, avec vous, saisir ce moment privilégié, pour rendre grâce à Dieu pour tous ses bienfaits, mais aussi pour les épreuves qu'il nous a permis de surmonter. Je forme ainsi le vœu ardent que l'année 2014, en laquelle nous plaçons beaucoup d'espoir, soit pour chacune et chacun d'entre vous une nouvelle année de grâce et d'espérance. Que 2014 apporte dans tous les foyers rwandais, la santé, la paix du cœur et un mieux-être pour tous. Mes chers compatriotes, L'entrée dans une nouvelle année est toujours un grand moment de retrouvailles et de communion dans les familles. En cette occasion de joie partagée, je suis de cœur avec nos compatriotes qui sont malades, les déshérités, tous ceux qui vivent dans la souffrance, la peine et la détresse et tous ceux qui n'ont plus l'occasion de bénéficier de la chaleur familiale. Que Dieu dans son infinie bonté leur apporte en 2014 un peu plus de réconfort, d'amitié et de chaleur humaine. En cet instant, j'ai une pensée particulière pour Mme Victoire INGABIRE Umuhoza, Présidente des FDU-INKINGI, pour Me Bernard NTAGANDA, Président du PS-IMBERAKURI, pour Monsieur Déo MUSHAYIDI, Président du PDP-IMANZI, pour Monsieur Théoneste NIYITEGEKA et pour d'autres combattants de la liberté, célèbres et moins célèbres, injustement incarcérés par le régime de KAGAME pour avoir exercé leur liberté de pensée, réclamé la démocratie, l'égalité des chances, la justice pour tous, le respect des droits humains… pour sauvegarder la paix et la cohésion nationale. J'ai également une pensée pieuse en mémoire de tous les compatriotes morts au cours de cette année, particulièrement tous ceux qui ont donné leur vie pour la démocratie. Ma pensée va aussi à tous nos frères et sœurs réfugiés, particulièrement ceux d'Afrique qui vivent dans des conditions atroces dans des camps ou dans les forêts, que le régime criminel en place garde éloignés de leurs proches, du pays natal.
Aux amis du Rwanda qui partagent nos joies et nos peines, je tiens à leur souhaiter une nouvelle année de succès et de prospérité. Chers compatriotes, Depuis près de 20 ans de régime du FPR, le peuple rwandais n'a cessé d'endurer des peines, des haines, des tempêtes de la discrimination ethnique et l'irresponsabilité de la politique d'une clique clairement rétrograde dont la vision se résume à la satisfaction bassement matérielle de son existence. Cette clique n'a pour ainsi dire aucun esprit de fraternité et d'égalité, si ce n'est vis-à-vis de ceux qui lui ressemblent et entretiennent le même état d'esprit qu'elle. Les membres de cette clique sont des prédateurs pour le reste de la population, qu'ils nourrissent, empoisonnent et affaiblissent de leur venin, se servant d'elle pour s'accaparer de tout ce qui pourrait entretenir et renforcer leur pouvoir.
Avec certitude, pour pouvoir raccommoder le tissu social et aller vers une société apaisée, de justice, de partage et de tolérance, notre pays a besoin d'un changement et d'un renouveau politique au sommet de l'Etat, au parlement, au sénat, dans l'armée, dans la police et dans d'autres services de défense et de sécurité, dans nos provinces, dans nos mairies, dans nos districts, dans l'appareil judiciaire ainsi que dans toutes les administrations publiques et parapubliques.
La clique au pouvoir dispose d'importants moyens, notamment répressifs, financiers et médiatiques. Les trois réunis, forment la pierre angulaire de leur stratégie de défense et d'attaque. D'un point de vue numérique, cette clique est minoritaire, mais à cause de la configuration de la société rwandaise qui se caractérise par plusieurs fossés abyssaux notamment entre les ethnies, entre les plus privilégiés et les plus pauvres, entre la nouvelle et l'ancienne générations…, elle assure une domination quasi illimitée.
Pour un avenir radieux de notre pays, la clé du changement et de la réussite est détenue par chacun d'entre nous. C'est ensemble et à chacun de nous d'incarner le changement et le renouveau. Oui, l'heure de se réveiller est arrivée. Car, c'est du comportement de chaque Rwandaise et de chaque Rwandais que dépend notre marche vers la démocratie, le progrès et le bonheur collectif. La somme de notre engagement individuel est un élément essentiel de notre réussite collective et de l'accomplissement de notre destinée commune, en tant que nation.
C'est pourquoi, malgré les difficultés actuelles, je vous invite à vous mobiliser dans l'effort, à être plus engagés et plus solidaires, à ne pas céder aux sirènes de la division, au découragement ni à la tentation du moindre effort. Ensemble, levons-nous pour que, avec l'année 2014, l'espoir renaisse et pour que nous puissions tourner la page sombre des antivaleurs, des peurs et des incertitudes face au destin commun.
L'année qui commence doit être une année d'exorcisme collectif, c'est-à-dire une année qui requiert un changement profond de mentalités, une révolution morale et éthique, une transformation totale pour un saut qualitatif vers une société où l'intérêt général prime sur l'intérêt particulier, où la conjugaison des efforts prendra le dessus sur les démons de la division, de la confusion et de l'intoxication, pour que triomphent les valeurs républicaines de liberté, de dignité, de justice sociale et du bien-être pour tous.
Rwandaises, Rwandais, Chers compatriotes, Amis du Rwanda,
La vision des FDU-INKINGI, c'est d'abord et avant tout, un grand dessein pour le Rwanda du 21ème siècle. Le Rwanda doit être une République dans laquelle on ne peut pas vivre sans valeurs et, d'une manière générale, sans morale au vu de son histoire tragique.
L'éthique doit s'opposer à l'antivaleur. Et la morale à l'immorale. La justice pour tous, doit être de rigueur sans aucune chasse aux sorcières. L'ouverture et la tolérance, le respect des uns et des autres, doivent être des vertus cardinales qui sous-tendent la politique aussi bien au pouvoir que dans l'opposition.
Le droit à la justice sociale, à l'égalité des chances pour tous, signifie donner la chance à chaque Rwandais de réussir, de prospérer, pour lui-même, pour ses enfants, pour le bien de toute la nation.
Tout Rwandais doit avoir le droit de réussir ; tout Rwandais doit avoir droit à l'éducation et à la santé ; tout Rwandais doit avoir le droit à l'intégrité physique ; tout Rwandais doit avoir le droit à sa propriété; tout Rwandais doit avoir le droit d'élever ses enfants dans la quiétude; tout Rwandais doit avoir la liberté d'aller et venir; tout Rwandais doit avoir la liberté de parole... Mais tout Rwandais a aussi le devoir de faire prospérer la nation en étant le parangon de la justice et de la probité, en luttant contre le népotisme, la concussion, l'ethnisme, le sectarisme et toute autre forme d'antivaleurs qui n'honorent pas notre pays ; tout Rwandais a le devoir de construire notre pays en pensant aux générations futures et à laisser à nos enfants un héritage qui devra accroître leur fierté d'être Rwandais. Chers Compatriotes,
Pour pouvoir transformer nos rêves en réalités, le Rwanda a besoin d'un grand mouvement révolutionnaire qui sache allier le futur, le présent et le passé, mais sans nier les fondamentaux qui régissent notre identité.
Les FDU-INKINGI, avec le Conseil National pour le Changement Démocratique (CNCD), ont l'ambition d'incarner ce mouvement. Mais nous n'y arriverons pas sans vous. Nous avons besoin de vous tous. Et c'est maintenant ou jamais.
Sur ce, je réitère du fond du cœur, pour chacune et chacun d'entre vous, pour vos familles respectives, mes vœux ardents de santé, de paix et de bonheur. Bonne et heureuse année 2014 Bonne fête dans vos foyers Et Que Dieu bénisse le Rwanda. Eugène NDAHAYO Président a. i. des FDU-INKINGI
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Rwanda : The People Shall Govern. Dr Jean-Baptiste Mberabahizi, UDF-Inkingi Secretary General and Spokesperson |
| | 2013 is ending and a new year is looming. This year has revealed the nature of the regime that oppresses the Rwandan people since 1994 : a Tutsi supremacist autocracy. The nature of this regime was exposed when the Rwandan tyrant made it clear that « every Hutu should apologize for the crime of genocide because it was committed in their name » ! 2014 shall be a special year in many ways. Children born in 94 will be twenty, an age in which every human being enters adulthood. Clearly, the firtst post-genocide generation will be fully ready to enter active life. |
2014 will also be a crucial year for the ruling clique. It will be confronted with a new generation of Rwandans born under its ruthless rule. This generation's unquechable thirst for freedom won't subside. And this trend will continue for the years to come. In spite of its numerous means of repression, the supremacist autocracy won't stop that search of and march to freedom. Even its new strategy of globalization of guilt by association which forms the core of the infamous « Ndi Umunyarwanda » campaign won't reverse that trend. And the next generation will be even more aggressive and less patient. Whether the supremacist autocracy wishes it or not, at last, the people shall govern. But to attain that goal, Rwandans need to clearly define what the fundamental problem is and how to resolve it. Rwanda's major problem What is Rwanda's major problem ? To many Rwandans and even remote observers, Rwanda's major problem is ethnic exclusion. This is a recurrent problem. During the pre-colonial and colonial eras, a small minority of Tutsis from the Banyiginya, Bakono, Bega and Baha clans conquered, oppressed and exploited a huge majority of Hutus whatever class they belonged to. This system of oppression and exploitation lasted 400 years all the way from the feudal regime through colonial regime mainly via two exploitation systems «ubuhake » ( selfdom) and « uburetwa » forced labor. Between the 1959 petty bourgeois and peasant Hutu revolution and 1994, all the way through the first and second republics, Tutsis from all classes were also politically and socially excluded with a peak that lead to the 1994 genocide. The culprits are some Hutu petty bourgeois during the « first republic » and then the Hutu bureaucratic bourgeoisie during the « second republic ». These two regimes could be characterized as Hutu populist regimes. Since July 1994, a Tutsi supremacist and militarist clique led by Paul Kagame has hijacked the State by force and imposed itself upon the Rwandan nation and people. It rules by brutal use of force in a manner that has never been experienced in Rwanda's multi-secular history. And for the second time in Rwanda's history, Hutus are collectively treated as outcasts and are collectively culturally, politically, socially and economically segregated. For obvious reasons, this exclusion has never been openly acknowledged and is even strongly denied by the ruling autocrat and his agents. The first major problem that Rwanda has to face is ethnic segregation. The expression of 'ethnic group' is vehemently dismissed by the ruling supremacist clique. It even claims that Hutu, Tutsi categories and Twa were social classes. This is pure propaganda. A short analysis of Rwanda's historical formation shows that like in any other society, Rwanda's social structure responds to the classic social cleavages that characterize the social formations it went through, namely the primitive community, the feudal, the colonial and neocolonial regimes. There was a term equivalent to slavery (ubuja) in ancient Rwanda. This means that Rwandans knew that mode of production to the extent that it even persisted during the feudal regime. Serfs would call their masters « data-buja », litterally « father-in-slavery ». New social classes emerged during the colonial and neocolonial regimes as consequences of the expression of capitalism in the its periphery when Rwanda was integrated into the capitalist system after the Berlin Conference. So, clearly Hutu, Tutsi and Twa are not social classes. The common characteristic of all those regimes, whether the ruling clique hails from the Tutsi minority or the Hutu majority is that they practiced ethnic exclusion in various forms : Hutu populism or Tutsi supremacism. Additionnally and unsurprisingly, none of them was a democracy. During the pre-colonial era, the Rwandan rule was an absolute Tutsi monarchy. The monarch's powers were limited by the colonialists during the colonial rule but oppression worsened. Apart from short periods of multiparty activism first from 1959 to 1963 and then between 1991 and 1994, during the Hutu populist regimes, autocracy has always been and is still the order of the day. In conclusion, the major problem of Rwanda is ethnic dictatorship. The present ethnic dictatorship is a Tutsi supremacist autocracy. Hutus are excluded and despised but Tutsis are not free either. To uproot it we need to know where the autocracy's power comes from. Whence comes Rwanda's ethnic dictatorship's power ? According to Gene Sharp (author of 'From Dictatorship to Democracy'), the major sources of power are authority, control of human and material resources, skills and knowledge, ability to administer sanctions or punishment and lastly certain intangible factors. In the case of present Rwanda, there is a belief among Tutsis in Rwanda that the regime is legitimate and that they must obey it. That legitimacy is constructed around the idea that the autocratic regime « stopped the genocide » and « guarantees that another genocide won't happen » in the future. Another source of power that this regime exploits to the maximum is the belief that many Tutsis still think that they have to obey and assist the ruling clique for the sake of preventing that « Hutus don't get to power again » which would give them the power to exclude or even exterminate them again. That's why a great number of Tutsis obey, cooperate and provide assistance to the ruling supremacist clique. That's also why they supply the skills and knowledge needed by the supremacist autocracy to perform all the required tasks that allow its preservation and/or consolidation. It is these skills and knowledge together with the human and material resources given to the ruling clique that enable it to develop Tutsi-based armed forces, police, intelligence, courts of law and prisons that are utilized by the ruling clique to threaten or apply punishments or sanctions against desobedient Tutsis and non-cooperative Hutus to ensure cooperation (of Tutsis) and submission (from Hutus) that are needed for the regime to exist and carry out its policies. The People Shall Govern Most of the sources of power of Rwanda's supramacist autocracy stem from beliefs linked to the 1994 genocide. Those beliefs are perpetuated by various techniques including « ingando » (indoctrination camps for the youth especially students) and « amatorero y'igihugu » (indoctrination sessions for all citizens). The main tool used to promote the regime legitimacy is the myth that the current regime « ended the genocide against the Tutsis» and « prevents its re-occurrence ». The new generation of Rwandans born in 1994 doesn't respond to the general psychological framework that is required for such a tool to be effected and to be efficient. The reason is that they don't bear any memory of the events that are used to construct those beliefs. This generation that is linked to the world by new information and communication technologies like internet and social media aspire to freedom and shared prosperity. It's going to be more and more difficult for the autocratic regime to justify limitation of freedom for Tutsis. It's going to be more and more difficult for the autocratic regime to impose submission to Hutu youths by the use of courts and prisons for « participation in genocide » or even « haboring the genocide ideology ». The newly tool of control aimed at instilling into their minds the feeling of guilty by association because of « the crime of genocide committed in their name » will not work either. They just can't understand why they should be held accountable of crimes committed before they were even born. Young Tutsis will not understand why they don't enjoy freedom, in this time and era. For those two reasons, exclusion of Hutus shall be unacceptable for this generation whereas young Tutsis born in or after 1994 won't accept to be denied basic freedoms in the name of « preventing Hutus from capturing power and finish the job ». The last general population census held in 2012 showed that more than 50% of the Rwandan population was below 20 years. By 2017, the total number of Rwandans born in and after 1994 will reach 60%, roughly 7 million. That's why 2014 is a turning point. That's why there's hope for a new Rwanda. With no doubt, the confrontation between the status quo and the aspirations of the Rwandan people for inclusion and freedom will lead to change. That's what FDU-Inkingi leadership stands for. We don't fight Paul Kagame as such. It would be both narrow and futile. We fight an unacceptable and reccuring political system. We fight the current regime because it is sectarian and dictatorial. We fight a supramacist and dictatorial regime. And whether they like it or not, the supremacist dictatorship will fall and the people shall govern. What they avoid, the principle 'one man, one vote' shall prevail and there shall be a majority rule, non ethnic and democratic, whether they like it or not. And we don't have to apologize for that.
Dr Jean-Baptiste Mberabahizi Secretary General and Spokesperson |
Opposition rwandaise : de la nécessité de mettre fin aux querelles et de se mettre ensemble pour construire un projet alternatif au pouvoir du FPR. Eugène NDAHAYO, Président a.i |
| | On dénombre aujourd'hui une vingtaine d'organisations politiques qui se réclament de l'opposition. Ces organisations disent combattre un même régime mais n'arrivent jamais à fédérer leurs efforts.
Depuis 1996, des propositions sont faites pour aller à l'union et renforcer les actions unitaires de cette opposition mais c'est lamentable de voir comment les organisations politiques passent leur temps à s'entre-déchirer plutôt que de faire front commun pour mutualiser leurs forces, leurs énergies en vue d'une stratégie commune pour donner au pays les moyens d'une alternance crédible. L'union que ces organisations préconisent est en réalité une illusion qu'elles vendent aux Rwandais : elles ne font rien pour la rendre possible. |
Et la conséquence immédiate de cette situation est la pérennisation du FPR au pouvoir. L'opposition est l'instrument premier qui aide le FPR à rester au pouvoir. Ce n'est pas le pouvoir qui est trop fort, mais c'est l'opposition qui est trop faible car elle n'est pas en mesure de présenter une alternative et de mener la lutte en rangs serrés. Il est évident que, éclatée en mille pièces détachées, mal organisée, parlant rarement le même langage, sans stratégies concertées, l'opposition s'interdit elle-même de capitaliser les faiblesses du régime et s'offre comme une proie facile, aucune organisation n'étant capable de résister seule face à la machine infernale du régime de Kigali et de ses soutiens. Une opposition qui sert la messe mais pas la foi L'opposition baigne dans une culture de médiocrité qui ne dit pas son nom car elle ne s'est jamais construite comme un corps ou des corps politiques capables d'atteindre le pouvoir. De toute évidence inefficace et inoffensive, l'opposition souffre d'un effroyable amateurisme et d'une grave myopie de stratégie qui la conduit d'échec en échec. Elle n'a aucune stratégie de conquête du pouvoir, aucune stratégie gagnante :
1. Qui peut sérieusement croire à une stratégie de renversement du régime de Kigali axée sur des déclarations à l'emporte-pièce, des « prédictions astrales » telle « les jours de Kagame sont comptés », des communiqués de presse pour informer l'opinion que les avocats ont pu rencontrer les détenus dans leur prison respective, des journées de prière, des marches qui réunissent rarement au-delà de 100 personnes à 8 000 km de Kigali ? Certes ces actions peuvent servir à quelque chose mais elles ne sont pas suffisantes. Dans tous les cas cette stratégie a fait long feu et ne semble pas aller dans le sens d'une conquête du pouvoir. La politique ce n'est pas des incantations ni l'astrologie, c'est du tangible.
2. Tout s'improvise sur le tard. Les opposants sont constamment sur la défensive, réagissant aux initiatives du régime plutôt que de planifier une stratégie. Ils se laissent aisément détourner de leurs objectifs principaux et distraire par toutes les initiatives de leur adversaire commun. On se demande si l'opposition veut vraiment gagner quelque chose. A ce rythme, elle finira par convaincre n'importe quel bon samaritain qu'elle ne vaut pas une messe de prière pour son avenir.
3. La seule offre de l'opposition rwandaise face à un peuple tétanisé, pris en otage par un régime autocratique et criminel, est l'irresponsabilité. Et pour cause : elle est minée par des divisions inavouées accentuées par un conflit de leadership. Comment comprendre en effet que des hommes pour la plupart bien formés et issus de tous les secteurs d'activité, restent englués dans des querelles de bas étage, des guerres de positionnement et des egos surdimensionnés ? Chacun se croit plus intelligent, plus malin, plus rusé que l'autre. Personne n'est prêt à accepter un leadership issu d'une autre organisation que la sienne. La haine reste la chose la mieux partagée au sein des opposants au régime; tout en parlant de l'union de l'opposition, ils font tout pour consacrer la division de celle-ci : diabolisation des autres (fondée sur l'origine ethnique ou régionale), caprices politiques sur fond de calculs individualistes « Moi ou personne » ; autrement dit : « au lieu que ce soit l'autre, je préfère que Kagame et son FPR restent aux affaires ». L'égoïsme de chacun ne peut conduire qu'à l'échec.
4. Chaque année, de soi-disant opposants créent un nouveau parti politique oubliant que la naissance d'un nouveau parti politique, dans la configuration actuelle, augmente l'espérance de vie au pouvoir du régime de Kagame. Les partis politiques sont devenus comme des entreprises privées.
5. Etc.
L'état des lieux s'impose Avant de réclamer le dialogue avec le pouvoir, l'opposition ferait mieux d'abord d'aller aux états généraux pour que les vérités soient dites et que la part des choses soit faite. De toute évidence, l'opposition a mal engagé la bataille pour l'alternance. Depuis 20 ans en effet on croit vivre un mauvais feuilleton dont les épisodes se succèdent sans jamais changer, sans jamais évoluer sauf à produire encore et toujours plus de drames et plus de souffrances. Au moment où elle laisse croire qu'elle va prendre son envol, elle se retrouve chaque fois dans une situation de faux départ. L'opposition a pour objectif de conquérir le pouvoir. Fort malheureusement, outre qu'elle n'a pas conquis le pouvoir, l'opposition rwandaise a aussi trahi le peuple qui cherche toujours désespérément une organisation politique pouvant le conduire vers la démocratie en lieu et place du régime criminel et totalitaire actuel. Après 20 ans d'une opposition de figuration, inefficace, désunie, hétéroclite et d'une poursuite de vent caractérisée par un manque de réalisme politique aberrant (et ce, malgré l'adhésion massive des populations au changement), il est temps de s'arrêter pour dresser le bilan. Pour espérer pouvoir rebondir, il lui faut réorienter la lutte, faire une autocritique et faire taire les égos surdimensionnés. Cet exercice est une condition sine qua non pour la relance méthodique de la lutte devant déboucher absolument sur la fin du règne de la terreur au Rwanda. L'état des lieux doit s'imposer à tous et impliquer toutes les forces progressistes (partis politiques, organisations de la société civile, églises, etc.). L'une des faiblesses structurelles de l'opposition, c'est le manque de réflexion, de laboratoire de stratégie, d'analyse, d'une espèce de « think tank » dans lequel on analyse minutieusement la situation interne, mais aussi la géopolitique de la région avec les implications sur le plan international. Lorsque la réflexion ne précède pas l'action, on ne peut qu'improviser, surtout lorsqu'on a en face une dictature sanguinaire avec un trésor de guerre inestimable. L'état des lieux devra aussi faire appel aux élites afin d'ouvrir un espace pour la réflexion au sein des partis, au sein de la société civile et au-delà. Il est vrai que le règne sanguinaire de Kagame marqué par des assassinats, des disparitions, des exécutions sommaires, des tortures, a traumatisé de nombreux Rwandais, éloigné progressivement du champ politique les élites et la masse. Le processus doit aboutir à un véritable état des lieux et non à quelques réunions folkloriques et doit être pensé dès maintenant. , et les différents acteurs doivent trouver les voies et moyens pour y parvenir. Une fois le droit d'inventaire fait, on devra penser à un projet alternatif au système de gouvernance actuel, mais à condition que tous les acteurs cessent leurs mesquineries et se mettent résolument au service des intérêts des populations plutôt que leurs intérêts propres. Les idées avant les hommes. Après 20 années d'une gestion désastreuse, l'urgence au sein des partis de l'opposition ne devrait pas être les luttes de chefs, mais l'élaboration d'un projet alternatif au système actuel afin d'éviter qu'à la chute de ce régime, le pays ne sombre dans le désordre voire le chaos. Il faut dire que le risque d'en arriver là est très grand, au regard de la longévité du système, mais aussi des frustrations qu'il a engendrées au fil du temps. De ce point de vue, l'alternance devrait moins résonner que l'alternative. 2017, c'est demain, et il est illusoire de croire que Kagame qui rêve de faire un bail viager sur le Rwanda, entame quelque réforme que ce soit. Il n'a d'ailleurs aucun intérêt à le faire, du moment où l'opposition est faible. Néanmoins, s'il est indéniable que l'opposition s'est plantée durant près de 20 ans, il faut aussi relever que le pouvoir FPR s'est aussi affaibli au fil du temps, même si dans l'imaginaire collectif on continue de croire à un système fort et indéboulonnable. Ce pouvoir n'a jamais été fort, mais c'est l'opposition qui est faible. Une déclaration discutable, diront certains, Qu'à cela ne tienne, il faut le reconnaître, le pouvoir tout en se maintenant par la force, s'est affaibli au fil du temps à cause de la folie des grandeurs de Kagame qui a fait voler en éclats ce qu'on peut appeler la funeste famille du FPR.
Tout comme dans l'opposition, l'égoïsme a aussi laissé des traces au sein du pouvoir. Kagame continue de faire le ménage autour de lui et de vivre dans la peur panique en s'entourant d'une meute de chiens de garde. Le sort des figures de proue de la guerre de 1990 et les représailles infligées à leurs soutiens respectifs aussi bien civils que militaires ont fragilisé le système au pouvoir. La conséquence de ce qu'on pourrait appeler une purge, c'est la conversion aux idées du changement de pouvoir de tous ceux qui sont aujourd'hui mis sur la touche. En outre, depuis le rapport Mapping et la mise en évidence du rôle de Kigali aux côtés des rebelles du M23, les principaux soutiens du régime, tout en continuant de faire les affaires avec le régime, ont plus ou moins pris un peu de distance sans toutefois aller jusqu'à le lâcher. Aujourd'hui, dans les milieux politiques et diplomatiques lorsqu'on leur reproche de soutenir le pouvoir autocratique et sanguinaire du FPR, les politiques et les diplomates pour se défendre balaient ces accusations du revers de la main, mais en précisant que l'opposition n'est pas organisée, qu'elle n'a pas de programme, n'a pas le langage des gens disposés à prendre les rênes d'un pays etc. « Il est difficile d'appuyer la prise de pouvoir des gens qui ne présentent aucun programme », laisse-t-on entendre souvent. L'état des lieux de l'opposition devra donc déboucher sur l'idée d'un projet alternatif qui doit prendre en compte des secteurs prioritaires, comme : 1. La réforme de l'armée, une institution budgétivore qui grève les ressources de l'Etat au détriment de la santé et de l'éducation. 2. La réforme de la Justice, l'un des piliers de tout système démocratique mais qui apparaît sous le système FPR comme une véritable gangrène de la nation. 3. La décentralisation, 4. L'épineuse question du foncier dont plusieurs acteurs s'accordent à dire qu'il constitue, si on n'y prend pas garde, le germe d'une déflagration future. 5. La réduction de la pauvreté, 6. L'éducation et la santé. 7. L'impunité liée aux crimes de sang et aux crimes économiques. 8. La paix et la stabilité régionales 9. Enfin, les bases d'un véritable Etat démocratique passent par la mise en place d'une constituante qui se chargera d'élaborer une nouvelle Constitution. Il ne faut jamais perdre de vue qu'après ce régime, il faudra nécessairement une transition. Une fois les contours de ce projet établis, on pourra ouvrir le débat sur le profil de l'homme qui pourrait le porter et le mettre en œuvre. Un lobbying pourra être entamé auprès des partenaires et de la communauté internationale afin qu'ils soient rassurés que la rupture avec l'ancien système ne conduira pas au chaos, comme on le voit ailleurs. Conclusion Tant qu'on ne fera pas ce droit d'inventaire et qu'on passera le temps à se focaliser sur les hommes plutôt que sur un véritable projet alternatif au pouvoir actuel et sur les voies et moyens de l'alternance, les Rwandais seront toujours dans l'impasse, et Kagame et sa bande de pilleurs, de violeurs des droits de l'Homme se frotteront encore et toujours les mains au-delà de 2017. Une période très stratégique pour toute la région car il y aura aussi des élections au Burundi et en Tanzanie en 2015, en RDC et en Ouganda en 2016. Face à ce qui s'annonce comme une situation compliquée dans la région, la situation interne du Rwanda en 2017 risque, comme toujours, de ne pas être une priorité de la communauté internationale, ce qui risque de défavoriser les forces démocratiques si jamais elles ne s'organisent pas pour présenter une alternative crédible. Comment amener les responsables de l'opposition à remettre en cause la stratégie infructueuse actuelle basée sur les ambitions certes légitimes des hommes au profit d'un vrai projet de société pour réaliser l'alternance tant souhaitée par les Rwandais? Les FDU-INKINGI comptent ouvrir et participer sans tabou à ce débat plus qu'utile. Si rien ne se passe, d'ici 2017, il ne faudra pas s'étonner que le peuple tombe dans le fatalisme et dans le défaitisme et se détourne définitivement de l'oppositionPrésident a.i |
You Are on Your Own: The World Tells Rwandans and Congolese. Déo Lukyamuzi, Commissioner For External Relations. |
| | For the past 19 years Rwanda Patriotic Front (RPF) has been in power in Rwanda, there have been numerous reports by local and international organizations, reports that have detailed gross human rights violations including human displacement, rape, maiming, murder and massacres. These reports implicate directly and indirectly the involvement of current leaders of Rwanda and their armed forces in the commission of these atrocities both in Rwanda and the region especially in the neighboring Democratic Republic of Congo (DRC). |
Targeted political assassinations have been carried out in Rwanda and the region, including murdering people in the middle of the night, staged road accidents in which political opponents of the current regime have lost life, beheadings and several other gruesome methods used to silence any opposition or potential one. There are credible witnesses who have seen RPF/A (RDF) murdering machine in action and these witnesses have provided irrevocable evidence to the world that President Kagame and his regime is anti-people and a brutal dictatorship only in the league of Saddam, Polpot, Idi Amin and Bedel Bokassa. Numerous investigations have come to the same conclusion that President Kagame and his agents have a direct hand in the millions of deaths in eastern Democratic Republic of Congo. An October, 2010 UN mapping report even suggested that some of these crimes committed by Kagame's forces, fit the definition of Genocide. During RPF in power, human rights organizations local and international operating in the country have been de-registered and outlawed and their leaders killed, imprisoned or expelled from the country, political opposition has been decimated leaving RPF and Kagame to win elections by margins of 90%, Newspapers that do not tow the official government line have been banned and journalists killed, imprisoned or ran into exile. The Business climate has been rigged to favour RPF companies and those of their International friends. Properties belonging to perceived government enemies are expropriated without any recourse for reclaiming, and there is a consistent policy to impoverish those who are suspected not to support the regime while economically empowering a cut-throat client system that is only answerable to one man –President Kagame. What has happened in Rwanda for the past 19 years provides good material for a mafia-style movie, the only difference is, it is a reality being lived by a nation (Rwanda) and its neighbour (DRC) and millions of people have lost lives and communities depopulated and displaced and indeed social and economic progress of a people set backwards by decades at the whims of one man and his local and international network. Question is why? Why can the rest of the world so advanced in technology, with all the necessary means to capture in real time, all the crimes being committed by and for Kagame and his international business friends be allowed to continue? Why does the international community, that so eloquently eulogized victims of Rwandan genocide and promised to never let it happen again, indeed has not just let it happen again but those leaders of the so-called free world who were louder than most in condemning their own actions and inactions during the 1994 Genocide, have been the ones that have actually enabled and abated genocidal crimes being committed by Kagame's regime, crimes that have claimed more than tenfold the number of people victims to the 1994 Rwandan Genocide. While on one side, reports have been coming out indicting President Kagame on crimes worse than those which usually take U.S.A and European powers to war to protect life, as we saw in former Yugoslavia and more recently in Libya, successive American administrations, especially Democrats and the United Kingdom have been patting Kagame's back and telling everybody else to cheer him along with them, as the best leader that ever happened on the scene in the entire developing world. Actually in the words of President Clinton, Kagame is one of the great leaders of our time. Former British Prime Minister Tony Blair goes even further by describing Kagame in endearing, bordering-on-poetic terms. He even became his presidential advisor with privileges and accompanies him on global tours. Tony Blair calls Kagame 'my great friend'. I have no doubt in my mind he would have no qualms calling him his great 'comrade' if the term was not considered a dirty word in the capitalist western world. The question that up to now baffles me is, why? Why ignore all evidence laid in front of them of Kagame's criminality and keep his image under constant make-up and make-over? Surely it cannot be the lingering hangover from the west's hands off approach during the 1994 Genocide. I believe the west has atoned enough for failings. I do not want to buy the argument that it is for selfish ends either. As former President, Bill Clinton is well compensated for his work before, during and after his presidency. When he makes a public appearance and makes a one hour speech, his remuneration for that one hour is in amounts millions in the west only dream of to make in their entire life time. The same applies to Tony Blair. These two important personalities are not known to be the greediest of public figures during their tenure of office. These two were not as well, known as heartless agents of the corporate world during their tenure of office. So, why are they so stubbornly stuck with Kagame amid cries of help from helpless mothers and daughters that have faced rape for two decades, young and old peasants that only yearn for one simple and basic thing –to be left alone in peace so as to live their already unbearable wretched lives? I do not want to believe either that Kagame or his system is that important to the global interests of the Unites States that they do not want to dis-associate themselves from him lest American and British or European greater interests are jeopardized. The only resources that Kagame can help the US to exploit are those of neighboring Congo but again my question is why not deal directly with DRC authorities. Surely there are ways and means to deal with the DRC government and eliminated Kagame's middlemanship that has proven so costly not just materially but in human life as well. President Clinton sponsors a number of charities that seek to better lives of many in the developing world through providing healthcare, better nutrition, education, economic empowerment and many other forms of making life easier for the less fortunate the world over. How then can we explain the contradiction that on one hand Clinton is doing his best for humanity in one place while in another he continues to shield, going by the irrefutable available evidence, a war criminal that should not be a head of state but face the same fate of Charles Taylor of Liberia, or Saddam Hussein of Iraq? Because of Clinton and Blair, Kagame counts on the support of a myriad of influential people in the west be they politicians, business leaders or celebrities of different sorts. On a regular basis, all these people are hosted by Kagame in Rwanda's capital Kigali, sleep in the best hotels available, -all expenses free. It is the Rwandan tax payer who pays the bill. Kagame has on pay-roll numerous renowned journalists in influential western media houses, who keep showering him with praises and spinning stories in favour of the butcher of the Great Lakes Region of Africa. Kagame is the only leader in the world who bought too luxury jets using public money and then he rents them out to the government which he heads to transport the President, who is himself and also transport his friends the Blairs, reverends Rick Warren, Jendayi Frazer, and a host of groupies from all corners of Europe and America who go to Kigali be fed with lies and propaganda take pictures with the president and go back home to spread the gospel of miracles being performed in Kigali. Whether these people have a clue that the thin guy smiling to them is a serial murderer, a war criminal, one that has, himself, jumped on a helicopter gunship and spread bullets indiscriminately into civilians including women and children and sent ground soldiers to finish them off. Whether these people know that by hobnobbing with Kagame, they are providing him with the much needed public relations, but they go ahead and do it anyway for that instant gratification, they are as guilty as he is but, they are indeed telling Rwandans and Congolese that they do not really care about their suffering. They are having fun with the big man and that is what matters. Rwanda under Kagame has become a place of pilgrimage where American and European Who-is-Who and all celebrity do-gooders in the west go to feel good about themselves. The sad news is that while doing this they indirectly prolong the suffering of the people of Rwanda and Congo. The government of RPF under Kagame is not short of opposition. There are opposition groups in the country and there are even more opposition groups and individuals in the diaspora whose common denominator if getting rid of Kagame's dictatorship and install democracy and the rule of law in Rwanda. Problem is that the world has completely ignored their call and those nations in the west who cherish their democratic values and the rule of law at home, have chosen to do business with a serial murderer, as long as he kills people at night, and bury them in mass graves before day-break. They prefer to deal with a war criminal as long as he guarantees them contracts to sell arms to a myriad of rebel outfits that terrorize innocent people, rape mothers and their daughters, but keep the flow illicit minerals uninterrupted. Rwandans, Congolese, people of the great lakes region, and all peace loving citizens of the world, the message from President Clinton, Prime Minister Tony Blair, Reverend Rick Warren, and all those who do Kagame's PR, is that inalienable rights are relative and in this case, your rights are expendable. That if you do not agree, you will have to find other ways to defend yourselves from Kagame's tyranny and that you will have to find other allies who will help you in your quest.
Déo Lukyamuzi Commissioner For External Relations |
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